Garonne débordante

Une démarche globale de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations.
Les communautés de communes des Hauts Tolosans, du Frontonnais, Grand Sud Tarn-et-Garonne, Terres des Confluences et des Deux Rives ainsi que la communauté d’agglomération du Grand Montauban se sont engagées dans une démarche commune de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations.

Le SMEAG accompagne les EPCI au titre de sa mission de mise en œuvre du SAGE « Vallée de la Garonne ».

Pour répondre aux enjeux humains et écologiques du territoire Garonne débordante, une stratégie globale et partagée visant à la fois la protection des personnes et des biens et la restauration des milieux naturels est nécessaire.

 

Cette démarche consiste à élaborer conjointement et de façon complémentaire un Plan Pluriannuel de Gestion des milieux aquatiques et humides (PPG) et un Programme d’Action de Prévention des Inondations (PAPI). Cette approche permet de rétablir les services rendus par les milieux naturels en matière de prévention des risques d’inondation, pour diminuer l’impact des crues sur des zones urbanisées via des solutions fondées sur la nature (zones tampons, meilleure infiltration de l’eau dans la nappe, …).

Ces programmes d’envergure visent à adapter l’aménagement du territoire pour le rendre plus résilient aux impacts (inondations et sécheresses) du dérèglement climatique.
Tout en définissant une stratégie globale avec des actions concrètes pour assurer la protection des riverains.

Les bureaux d'études Egis Eau et Mayanne ont été sélectionnés pour mener cette étude. Ils ont présenté leur méthodologie ainsi que le calendrier des travaux.

 

En parallèle, un effort de communication accompagne le lancement de l’étude pour informer et sensibiliser les élus et les riverains. Une plaquette de présentation est disponible ici.
 

La Garonne débordante : un territoire qui porte bien son nom. 
Entre Toulouse et Agen, la Garonne, autrefois capable de s'étendre latéralement lors des crues, a donné son nom au secteur « Garonne débordante ». Cette zone abrite une grande diversité écologique, avec de nombreux bras morts issus des anciennes divagations du fleuve.

Cependant, les activités humaines, notamment l'extraction de granulats, ont dégradé le fleuve, l’incisant et le déconnectant de ses affluents et zones humides. Aujourd'hui, le socle rocheux du lit de la Garonne affleure en période de basses eaux, révélant la perte de son matelas alluvial d'autrefois.

 

Impact du changement climatique sur la Garonne débordante.
Le dérèglement climatique et la croissance démographique accentuent la pression sur la Garonne et sa vallée. Le fleuve fait face à des sécheresses plus longues et plus chaudes, avec des débits estivaux pouvant chuter de -40 % à -60 % d'ici 2050. Ces conditions, combinées aux pollutions diffuses, dégradent la qualité de l'eau, compliquant son traitement pour sa potabilité.

Parallèlement, le climat génère des phénomènes pluvieux extrêmes, augmentant le risque de crues intenses comme celle de janvier 2022. Ces changements menacent :
•    La biodiversité et la qualité du cadre de vie.
•    L'approvisionnement en eau potable, impactant 112 514 habitants du Tarn-et-Garonne.
•    La résilience face aux inondations, avec une capacité réduite d'absorption des crues, augmentant les risques pour les zones urbanisées.
 

Les chenalisations de la Garonne 
La Garonne débordante est une zone prioritaire pour la préservation et la restauration des fonctions naturelles du fleuve. Autrefois, le fleuve y divaguait librement dans une vaste plaine d'inondation aux nombreux méandres. Cependant, les enrochements et l'extraction de graviers ont contraint son lit, réduisant sa mobilité latérale

Cette perte de mobilité latérale a contribué à la déconnexion des zones humides (Foret alluviale, bras mort, annexe fluviale …), à la création d’un chenal unique et ainsi à la diminution de la diversité des habitats du lit et de la biodiversité (continuités écologiques dégradées).

 

Les inondations.
Le territoire de la commission géographique n°3 est très stratégique en termes de temporisation des crues pour l’aval. 
Les champs d’expansions de crue de la Garonne débordante correspondent à un volume non négligeable de rétention pour les crues de la Garonne. 
La restauration et la préservation du champ d’expansion des crues est donc un enjeu fort du territoire.

 

 

Outre la protection des populations (notamment dans les zones à risque Montauban-Moissac),la protection des terrains agricoles est est aussi une priorité car les cultures y sont déjà en développement lors des crues printanières. La gestion du risque inondation gagnera à être cohérente sur l’ensemble du territoire. Ainsi une vigilance particulière semble devoir être portée sur la prise en compte des problématiques amont (commission géographique n°2, TRI de Toulouse) et aval (commission géographique n°4, TRI d’Agen). La cohérence amont/aval intégrant également l’Espagne est une problématique pour une coordination optimale.

 

L’état qualitatif de l'eau.
Dans le périmètre du SAGE en aval de Toulouse (commissions n°3, 4, et 5), la qualité de l'eau est principalement affectée par la contamination des nappes phréatiques par les nitrates et pesticides, touchant aussi les petits affluents de la Garonne. 

La proximité avec l'agglomération toulousaine accroît la vulnérabilité aux pollutions urbaines venant de l’amont, posant un défi pour l'alimentation en eau potable.

Pour assurer une vocation efficace de milieu tampon entre les activités humaines de la plaine alluviale et le milieu aquatique, les boisements du secteur doivent donc retrouver une expansion suffisante et des possibilités de régénération naturelle.

 

L’état quantitatif de l'eau.
L'irrigation, essentielle à l'économie locale, exerce la plus forte pression sur les ressources en eau, rendant ce secteur vulnérable, surtout face au changement climatique. Cette surexploitation risque de provoquer des conflits d'usage, notamment en période de sécheresse.
Cependant, le secteur de la Garonne débordante bénéficie de la meilleure efficacité du Plan de Gestion de la Ressource en Eau (PGE). Assurer la durabilité de l'approvisionnement en eau potable et soutenir l'agriculture nécessitent des pratiques mieux adaptées au changement climatique.

 

La réappropriation sociale des paysages
La commission géographique n°3 constitue un bon exemple de mouvement de réappropriation sociale du fleuve ainsi que des services que peuvent rendre la nature à la population (bien être, qualité de l’eau, biodiversité…).
La richesse en termes de biodiversité et de milieux naturels doit servir de tremplin pour la promotion du territoire. La découverte du patrimoine paysager constitue un outil de mise en valeur du patrimoine naturel (richesses écologiques, paysagères, …) conduisant à sa préservation.

 

L’état des zones humides
Ce territoire comprend plus de 1 500 hectares de zones humides, représentant environ 16 % des zones humides du SAGE. Ces données proviennent principalement des inventaires départementaux du Tarn-et-Garonne et de la Haute-Garonne.
 

Elles comprennent les zones de confluences (ex : confluence de la Garonne avec le Tarn) accompagnées de roselières, les boisements riverains naturels, les annexes hydrauliques, les atterrissements, mais également les plans d’eau formés par les retenues ou d’anciennes gravières.


À la suite de la construction du barrage de Malause, le plan d’eau formé à la confluence avec le Tarn (commune de Saint-Nicolas-de-la-Grave) constitue un milieu humide remarquable de 450 ha. Ce plan d’eau est une singularité fondamentale sur la Garonne, dont les parties comblées se végétalisent pour donner naissance à des habitats écologiquement très riches.
Les bras morts, témoins de la divagation passée du fleuve, sont également des zones humides essentielles.
 

Le territoire se caractérise par la présence de zones humides composées de boisements alluviaux dont les ripisylves (47%), de prairies humides (21%), de roselières (8%), et de végétations aquatiques (4%).

La Garonne débordante représente un territoire de 1.247 km2 soit 15,35% du périmètre du SAGE. 

Crédits photos :  SAGE Vallée de la Garonne et Syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne (SMEAG)

Les co-signataires de cette action : 

Les financeurs :

Plaquette de Communication :

Une plaquette de communication accompagne le lancement de l’étude pour informer et sensibiliser les élus et les riverains.